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Tome 2 de
"La Rose Manganèse"

" La malédiction du cheval cabré"

Roman historique
363 pages

ISBN 978-35291-030-5

 

 
Extrait de texte.
 « Nous voilà bien avancés, déplora monsieur Louis en triant un à un les biscuits d’argile à peine refroidis.
—Pourtant, j’ai passé mon temps à surveiller les flammes, ajouta João pour répondre à la déception du directeur. Le foyer a été alimenté comme d’habitude, et tout s’est déroulé sans problème.
—Personne n’a revu le patron, depuis mercredi ? C’est un comble quand-même. Voilà un petit monsieur qui n’y connaît rien, qui se permet de donner des ordres complètement idiots malgré nos mises en garde, et qui n’est plus là quand il faut constater les dégâts. Quelqu’un sait où il se trouve ? demanda monsieur Louis en colère. »
João jeta un regard vers Juliette, sa compagne de vie, et constata qu’elle-même regardait en direction d’Armelle, “l’épouse du patron”. Tous trois savaient que Servien avait été tué le mercredi soir, par son demi-frère le vieil Ami-Noël, alors qu’il tentait d’abuser de Juliette, et João avait dit aux femmes qu’il s’était chargé de faire disparaître le cadavre de l’immonde personnage dans la nuit. Aussi, était-ce sans s’en douter que monsieur Louis leur posait la première question gênante concernant leur secret. Tous trois étaient de connivence pour dire que Servien était parti sans donner d’explication comme il avait coutume de le faire, ainsi, selon cette raison, personne ne devrait se soucier d’une nouvelle absence du fantasque patron. En fait, cette question embarrassante leur donnait l’occasion de rôder leurs réponses et de mettre en place la stratégie qu’ils avaient élaborée pour donner le change.
« Non ! Pas moi ! répondit Juliette à la question de monsieur Louis.
—Et vous, madame Armelle ? poursuivit le directeur toujours dans son énervement. Vous n’avez aucune idée de l’endroit où se trouverait votre époux ?
—Allons donc ! Il n’y a que vous pour mettre autant de finesse et de galanterie dans les questions, monsieur Daban ! Comme si mon… mari avait pour habitude de m’informer de son emploi du temps. Encore eut-il fallu qu’il se mette à me considérer, répondit Armelle avec un goût d’ironie dans ses paroles. Que voulez-vous que je réponde ? Il sera parti une fois de plus, et il reviendra quand bon lui chantera ; dans un mois, dans trois mois ! Que cela ne nous empêche pas de vivre !
—Oh ! Pardonnez-moi. Je suis tellement énervé par cette fournée catastrophique que je ne mesure plus ce que je dis. Pensez-vous qu’il comprendra que nous ne pouvons pas travailler de cette manière, que nous ne pouvons pas faire n’importe quoi même pour honorer une commande importante ? À présent, nous voilà devant le fait accompli, sans possibilité de rattraper le temps perdu. Après tout, ajouta-t-il dépité, puisqu’il a pris le pari de s’engager il ne lui reste plus qu’a se charger de donner une explication à cet échec.
—Non ! Il vous ferait porter le chapeau sans scrupule et la faïencerie serait déconsidérée. Je pense qu’il faut informer Madame d’Aspe au plus tôt de ce contretemps, dit Armelle. Dans l’immédiat, relançons une fabrication dans des conditions normales en prenant le temps nécessaire. Si elle est personne intelligente, elle comprendra les raisons du retard.
—Et si elle annule la commande ? dit-il affolé. Nous ne pourrons pas revendre des pièces portant les armoiries d’Aspe. Vous voyez où nous mènent vos idées modernes de décorations ? Je savais que nous aurions des ennuis à vouloir commercialiser des produits de luxe. »
   



                                                                                                                            



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